Au commencement étaient nos mères
Le matrimoine
Présentation
Lecture d'extraits commentés des trois premiers romans de dalie Farah pour comprendre cet héritage qui nous vient des mères : le matrimoine.
Infos
- Nature : Lecture musicale
- Durée indicative : 45min
- Création : 2025
- Texte : dalie Farah
- Musique : Manu Bigeard
Compagnons ayant participé aux représentations
Manu Bigeard , dalie Farah
Extrait
Une vie commence toujours de la même manière, le commencement depuis le ventre des mères parcourt la littérature et des interrogations anciennes et contemporaines, ce ventre fait l'objet d'émerveillement, de menace, de contrôle, de violence.
Lorsque la médiathèque d'Argenteuil m'a invitée et qu'elle m'a signalée le thème du patrimoine pour les nuits de la lecture, j'ai proposé le matrimoine. Non pas en négation d'un héritage patriarcal inexistant, ce serait mentir, mais simplement en contrepoint d'une part invisible et souvent impensée de nos vies.
Pour une créature humaine, la violence commence à son premier souffle, le bébé créature aquatique respire de l'air pour la première fois, son cri de vie est aussi un cri de douleur. Mes trois premiers livres tentent d'interroger ce souffle, ce cri.
Ce qui vient des mères, c'est la vie, c'est banal et biologique ; c'est même le reproche matriciel premier : je t'ai porté pendant 9 mois (qui pour moi est symbolique car portée je l'ai été moins longtemps).
Le récit de ma naissance est aussi la naissance de ma mère : c'est par moi qu'elle devient ce qu'elle n'a jamais demandé à être : mère. Ainsi les fils et les filles aînés portent cette démesure souvent sans le savoir : c'est par eux que leurs parents deviennent parents. Le premier héritage d'une naissance, c'est ce don/contre don démesuré. Personne n'est de taille et pourtant cela advient.