Gens de Clermont IV
L'amour ne suffit pas
Du travail social et de l'entraide
Présentation
Écrit il en 2023 à l'occasion des 70 ans de l'ANEF 63, association d'entraide, ce texte se fonde sur un recueil de paroles auprès des bénéficiaires de l'association mais aussi travailleurs sociaux. Lors de ce recueil, je découvre que c'est Marguerite Marie Michelin, une bru Michelin, rescapée du camp de Ravensbrück qui a eu l'idée de créer cette association. Son expérience des camps ne l'amène pas à chercher vengeance, elle n'est pas désespérée de l'humanité et elle crée une association d'entraide féminine : l'ANEF.
Ce concours de l'histoire croise les temps présents avec une actualité folle. Dans un monde qui engendre violence sociale, un système économique dont l'objectif est de renforcer les forts et faire croire aux faibles qu'ils ont le droit de tenter leur chance, le travail social ressemble au châtiment des Danaïdes : les voilà à combler des tonneaux qui n'ont pas de fond. Peut-on aimer suffisamment l'humanité pour l'aider ?
dalie
Infos
- Nature : Lecture musicale
- Durée indicative : 45min
- Création : 2023
- Commanditaire : ANEF 63
- Texte : dalie Farah
- Musique : Manu Bigeard, D'Ju
Compagnons ayant participé aux représentations
Sylvie Amblard , Manu Bigeard , Béa Chatron , Fabrice Coudret , dalie Farah , D'ju , Constance Mathillon , Fabrice Roumier
Extrait
ELINE- Oui, moi je suis arménienne, j'ai demandé l'asile avec mon père et ma sœur. J'ai vécu dans les hôtels et j'ai été aidée aussi par les structures sociales. Surtout j'ai rencontré une femme. Elisabeth. Elle m'a tellement aidée. J'avais fait des études de maths. Puis quand j'ai eu mon statut, j'ai eu un contrat aidé dans une épicerie solidaire. J'ai fait un BTS et un diplôme d'état et j'ai travaillé dans le social. Je voulais travailler avec des étrangers. D'une certaine façon le social c'est donner ce que t'as reçu ; c'est partager ta chance. Je m'occupe d'une quarantaine de personnes. Un travailleur social représente la France pour les demandeurs d'asile c'est un intermédiaire pour tout. Parfois c'est pas facile de recevoir la colère et l'injustice comme si on en était responsable. Je me souviens d'une fois où j'accompagnais une femme serbe d'origine rom chez une spécialiste, il n'y avait pas de traducteur, la femme médecin m'a demandé si je pouvais traduire. Je ne pouvais pas, je parle pas serbe. Alors elle a dit : je ne suis pas vétérinaire. C'est le pire pour moi. Parce que notre travail c'est rendre l'humanité à ceux à qui la vie l'a enlevée. Leur donner un peu de sécurité.
Quelques photos
