Gens de Clermont XII
Honorer les morts et les vivants
Épisode 1 - L'amour est (aussi) dans le cimetière
Présentation
À travers une série en quatre épisodes, je vous propose d'envisager les cimetières et le funéraire autrement. Venez écouter ces histoires qui voient le monde tel qu'il est et tel qu'il a été, ces histoires qui relient les morts et les vivants :
- Épisode 1 : L'amour est aussi dans le cimetière ? (durée : environ 30 minutes)
- Épisode 2 : Le rite funéraire, une philosophie des cimetières. (durée : environ 40 minutes)
- Épisode 3 : Grande histoire et petites histoires : honneur aussi aux femmes. (durée : environ 45 minutes)
- Épisode 4 : Le sourire dans les larmes : peut-on rire dans un cimetière ? (durée : environ 30 minutes)
dalie
Infos
- Nature : Lecture musicale
- Durée indicative : 30min
- Création : 2025
- Commanditaire : Ville de Clermont-Ferrand
- Texte : dalie Farah
- Musique : Manu Bigeard
Compagnons ayant participé aux représentations
Manu Bigeard , Emmanuel Chanal , Leïla Chétih , dalie Farah , Jessy Khalil , Ismail Maçna , Karima Sadok , Sébastien Saint-Martin , Hélène Verdier
Extrait
Le funéraire est pensé comme glauque, les cimetières comme morbides, l'idée de la mort comme inutile et angoissante. Notre société aime la jeunesse et la santé et je suis d'accord, c'est vraiment pas mal d'être jeune et en bonne santé... mais ce n'est pas le réel de notre condition. Contrairement à ce que l'on pense, le funéraire n'est pas la mort, le funéraire n'est pas un après terrifiant et impossible, il est un espace social entre deux mondes, celui des vivants et un autre, un autre que certains nomment au-delà, d'autres néant, et que les perplexes ne nomment pas ; comment nommer ce que l'on ne connaît pas encore ? Pendant plus d'une année, j'ai parcouru les cimetières, j'ai suivi des conférences, lu des livres, écouté des podcasts, j'ai aussi croisé des endeuillés, puis j'ai perdu une amie à moi, très chère et précieuse, et tout a changé. Le jour de ses funérailles, le cœur écrasé par la peine, je comprends ce que mon travail documentaire ne pouvait me faire comprendre : le funéraire est à la fois et en même temps, une affaire intime, sociale et politique. Avant la mort de mon amie, je n'avais pas de réelle expérience, j'ai assisté à des obsèques mais jamais d'aussi près et je mesure aujourd'hui avec beaucoup d'honneur et de sérieux et de joie cette création sur le funéraire. Mon travail d'écrivaine publique, de romancière, de dramaturge, de mise en scène doit participer aux rites. C'est une certitude.